Tous les chemins (magie du Carex n°21)

La photographie de bien être

Dans la vie, on a toujours besoin des autres pour se définir soi. C’est sans doute l’enseignement le plus important que m’a rappelé l’exposition « le paradis vert » à la maison de la réserve de la Petite Camargue Alsacienne.

Si, d’année en année, mon style photographique s’affirme, ce style restait pour moi une évidence intuitive, sur laquelle je n’arrivais cependant pas à mettre de mots. J’étais attiré par la réalisation d’un certain type d’images, mais je n’en avais pas compris le pourquoi.

C’est en synthétisant les retours, souvent anonymes, sur cette exposition à la Petite Camargue Alsacienne que l’évidence m’est apparue. Je suis un photographe de bien être.


La photographie de bien être, kezako ? Eh bien à l’image de cette tendance de fond de la société où, après des années de course effrénée à la performance, de plus en plus d’individus cherchent un temps pour soi, pour se retrouver, pour se ressourcer aux racines des bonheurs simples, la photographie de bien être est un style photographique consistant à mettre en image les beautés simples, colorées, harmonieuses, d’une nature parfois idéalisée, mais toujours magnifiée, rendue à la fois mystérieuse, envoûtante et même quelque peu féerique.

Un style consistant à voir dans le monde qui nous entoure l’élément ou les éléments qui ouvrent les portes de l’imaginaire sur un monde plus beau, plus vivant, plus positif, plus coloré, bref plus tel qu’on aimerait que soit le monde dans son ensemble.

Certes, on peut reprocher à ce style le fait d’occulter – volontairement – les problèmes bien réels du monde. Mais c’est là un choix assumé. Il n’est là nullement question de nier l’existence de ces problèmes, mais de se rappeler qu’à coté des malheurs du monde, il y a aussi les petits bonheurs, qui devraient nous permettre de recharger les batteries. Et à la belle saison, la nature nous en fait cadeau, un cadeau que, tels les vignerons conservant à leur manière le bon jus du raisin, nous photographes de bien être essayons d’immortaliser afin qu’ils puissent continuer à nous faire du bien à l’âme, et ce bien après que les rigueurs de l’hiver n’aient mis un terme aux beautés bucoliques des beaux mois de l’année.


Techniquement, l’usage fréquent de clichés réalisés à la longue focale, avec une courte profondeur de champ, permet à dessein de créer des images où seule une petite partie et nette, le reste s’en allant dans un flou artistique que l’esprit de celui ou celle qui visionne les photos est invité à combler par les fruits de son imagination.

La photographie de bien être est donc un style résolument optimiste, positif, tourné vers les choses simples et belles de la vie (un brin d’herbe, une fleur, un nuage,…), afin que chacun puisse trouver en les images que ce style produit un lien avec les beaux moments de l’existence.

Alors bien sûr, loin de moi l’idée de me décrire comme le seul et unique photographe de bien être au monde ! Nous sommes nombreux, et beaucoup d’entre nous ignorent encore faire partie de ce mouvement, comme ce fut d’ailleurs le cas pour moi.

Alors certes, nous photographes de bien être n’alertons pas la société sur les périls qui la menacent, mais nous efforçons à créer les images qui sont destinées à faire naître, en chacun de nous, le meilleur.

2 réflexions sur “La photographie de bien être

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